Changement social. Deux mots lourds de sens, qui, une fois ensemble, peuvent accomplir de grandes choses.
Gagner sa vie. Pour qui, comment et à quel prix?
Être une jeune femme qui peut mettre tous ces éléments ensemble, soit gagner sa vie en étant actrice du changement social est à la fois une opportunité et un défi incroyable.
Parce que beaucoup plus de questions nous viennent en tête lorsqu’on choisit de se lancer dans une carrière qui ne prévoit pas nécessairement des conditions gagnantes ou accessibles pour la conciliation travail-famille. Parce que, généralement, les femmes vont se demander huit fois plutôt qu’une “suis-je vraiment à la hauteur de ce poste? Est-ce que l’autre candidat ne serait-il pas meilleur que moi?”
J’ai tout de même décidé de faire le saut (pour certains, impardonnable ou digne de trahison) du journalisme à la «méchante et corrompue» politique.
Un nouveau monde venait de s’ouvrir à moi où mon but était de faire une différence plus radicale, plus rapidement. Travailler pour une cause qui me tenait à coeur et afficher mes couleurs.
Pleine d’enthousiasme et de bonne volonté, j’ai vite compris que ce monde avait été forgé par des hommes et que la marque était encore bien présente. Qu’il était beaucoup plus difficile pour une femme de s’imposer dans ce monde ou même, de simplement faire le choix d’en faire partie.
J’ai réalisé que la société en général avait encore beaucoup de préjugés et de stéréotypes bien ancrés dans leur mentalité. J’avais beau distribuer ma carte d’affaires avec mon titre officiel d’ « adjointe en relations communautaires » et me présenter avec sérieux, pour la plupart des gens, en circonscription, j’étais «la secrétaire » parce que j’étais une femme et que je répondais au téléphone.
Le « boys club » en politique, ça existe encore en 2014. De façon générale, les femmes travaillent en circonscription et les hommes vont sur la colline parlementaire pour faire le “vrai travail de négociation et de stratégie”. Ça change, tranquillement, mais ça existe encore.
Heureusement, de plus en plus de mesures sont mises en place pour encourager les femmes à être au cœur du changement social et de gagner leur vie en ayant une carrière politique.
Aux dernières élections municipales de 2013 au Québec, on a assisté à une réelle prise de conscience des facteurs pouvant décourager les femmes à s’impliquer au niveau politique, dont la conciliation travail-famille. De nombreux outils et incitatifs ont été mis en place pour contrer cet effet pervers et force d’admettre que les résultats sont agréablement surprenants !
Par exemple, le parti au niveau municipal, Projet Montréal a pour la première fois mis en place un fonds de soutien aux candidates du parti pour favoriser la participation des femmes à la politique municipale (1). Le parti a aussi planifié des rencontres de discussion, des formations ciblées et un service de gardiennage. La formule est simple : plus de candidates, plus d’élues, le tout dans le but d’atteindre la parité.
La parité qui a presque été atteinte à Projet Montréal avec un total de 13 femmes élues dans un caucus 28 personnes en comparaison de 4 femmes élues dans un caucus de 14 personnes en 2009. (2)
À l’échelle de la province aussi on a pu observer une nette amélioration qu’on peut attribuer à de nombreux programmes et outils incitatifs déployés lors des dernières élections municipales (3).
Le nombre d’élues est passé de 2 203, en 2009(4) à 2 395 en 2013 (5), une amélioration notable, même si encore 70% des postes d’élus sont occupés par des hommes au Québec.
La bonne nouvelle? Les mesures et les efforts déployés pour augmenter la participation des femmes en politique ont des conséquences positives tangibles.
Les femmes ont une approche différente en politique et il se doit que la représentativité soit à l’image de notre société, que toutes les mesures soient mises en place pour favoriser l’équité de la participation hommes/femmes en politique pour permettre aux femmes de faire partie du changement social en s’accomplissant et en gagnant leur vie!
(2)http://en.wikipedia.org/wiki/Montreal_municipal_election,_2009
http://projetmontreal.org/les-elus/
(3)http://www.umq.qc.ca/grands-dossiers/femmes-et-gouvernance-locale/
http://www.fjme.ca/images/cms/Communique_colloque_REMME.pdf
(4)http://www.electionsmunicipales.gouv.qc.ca/je-minforme/resultats-anterieurs-de-2009-et-2005/